L'origine de la danse intimement liée à la religion

Les premières danses

Les premières apparitions de la danse se retrouvent sur certaines peintures rupestres très anciennes. Ces représentations de danses furent certainement les premières formes d'expression physique et corporelle afin d'exprimer et représenter les activités et aspiration de l'Homme. Multiples formes de danses se retrouvent sur ces peintures, on peut donc y voir tout aussi bien des rondes ou des farandoles. Des formes de danses, qui plusieurs milliers d'années après sont encore pratiquées, démontrant la pérennité de la danse dans la vie de l'être humain.

Il est malgré tout difficile de voir une forme d'art dans les toutes premières danses. En effet, comme le montrent ces peintures rupestres, les danses étaient une forme d'imitation de différents animaux, du gibier chassé. Il est fort à penser également que nos ancêtres voyaient certainement une forme de magie dans ces représentations rupestres, essayant de peindre le futur afin de l'influencer, d'invoquer chance, force et autres apports physiques comme spirituels. La danse tend alors à célébrer de plus en plus différentes divinités, et le lien avec la religion se fait de plus en plus présent.

La danse, culte aux divinités

Ainsi, en Grèce Antique, les danses religieuses avaient un rôle social, des danses afin d'honorer le culte de différentes divinités, Aphrodite pour invoquer fertilité, Demeter pour espérer de bonnes moissons, et nombreux autres... Le peuple Grec avait une grande estime de la danse, en plus d'un divertissement il pensait qu'elle participait à la bonne instruction et éducation de chacun. La danse était un don et épanouissement autant physique que spirituel et intellectuel. La danse était présente à tout moment, pour toutes occasions, et pour tous et toutes.

Les danses anciennes peuvent être regroupées en deux grands types : les danses de fécondités, fécondité de la terre nourricière (semailles, floraison, moissons), mais aussi fécondité de la femme ; et les danses évènementielles jalonnant la vie humaine et célébrant les divers passages de l'homme (naissance, initiation, mariage, mort). Quelle que soit la motivation de la danse, s'y mêlent l'expression spontanée des sentiments humains et les aspirations supérieures de l'homme à communiquer avec le cosmos.

La danse en Occident

La danse, qu'elle soit d'origine religieuse ou non, est constamment présente sous l'Empire Romain, dans les villes comme dans les campagnes. Durant l'apparition du christianisme, la danse est systématiquement et naturellement associée à la décadence et la débauche. En 757, avec l'arrivée de Saint Paul Ier à la tête de l'église, ce dernier ne voit que le Mal et le Péché dans la danse. Pour le pape, la danse, ce culte infâme du corps doit être séparée de l'esprit, chose infaisable bien sur. L'église se refuse à voir une quelconque vertu éducative, spirituelle, et ne l'a considère uniquement comme un simple divertissement. Pour la chrétienté, tout rapport avec la danse et le culte de la beauté, ne doit pas être et fait l'objet de critiques et d'interdits. La danse est vivement bannie et condamnée. Jusqu'en 1600, la danse est sujet à de réguliers interdits, et les sanctions et condamnations sont courantes.

Danse et religion, la rupture ?

Si les danseurs sont excommuniés, la danse elle ne peut être totalement supprimée. Comme nombreux arts tels le chant ou la peinture, la danse fait partie de la nature humaine. Ainsi la danse va continuer non seulement d'exister mais se développer durant le Moyen Age, notamment les danses collectives réalisées sous formes primitives de rondes ou farandoles. Ainsi on va retrouver la danse dans les villages avec des danses paysannes de réjouissance, mais aussi dans les châteaux où les seigneurs se divertissent en dansant. Peu à peu les danses paysannes font parties des traditions et des arts populaires des régions, et deviennent folklore et source d'inspiration pour les danses de société. Et derrière les murs des seigneurs et de la noblesse, les danses tendent à se codifier, les ballets commençent à prendre lentement forme.
Il faudra attendre le XVIIe siècle, sous le Louis XIV pour voir la danse s'installer plus ouvertement et librement en France, ainsi qu'en Occident. Les différentes danses se sont davantage codifiées et ont de plus en plus quitté les campagnes pour s'installer dans les villes et les châteaux. La danse s'adapte à l'évolution des populations, aux modes de vie de la noblesse, les pas et les rythmes s'embourgeoisent, la danse classique prend forme et peu à peu les ballets apparaissent dans les châteaux.